Alors que la Fédération française de basketball a annoncé ce dimanche matin l'arrêt des compétitions placées sous son pouvoir, les différents acteurs du basket côte-d'orien réagissent.
Par Propos recueillis par Rodolphe DAVID - 29 mars 2020 à 13:11 | mis à jour à 13:44 - Temps de lecture : 4 min
Laurent Legname (entraîneur de la JDA Dijon, Elite et Coupe de France)
"Je pense qu’ils ont pris la décision qui leur semblait la plus appropriée. J’attends de voir ce que la LNB va faire. La Coupe de France se finit avec un événement sur lequel la Fédération compte beaucoup, c’est Bercy, avec tous les finales (cadets, cadettes, amateurs, féminines et masculins). Avec le contexte actuel, même si on avait repris, cela aurait été difficilement concevable de remplir Bercy avant le 30 juin. En plus on n’avait pas fait ni les quarts, ni les demi-finales. Même si on reprend, on aurait eu du mal à caser ses dates. En sachant que la finale féminine, qui est connue, est simplement repoussée en septembre. Ils ont bien fait la part des choses. Ils ont préféré, d’une décision sage je pense, stopper cette compétition. Même si c’est vrai qu’on avait une chance de bien figurer, on se plie à cette décision et il y a des choses bien plus importantes à l’heure actuelle. Lundi la BCL se réunit, en sachant que j’ai peu d’espoirs. Dès que cela met en jeu plusieurs pays, c’est difficile. Selon tel ou tel pays la situation est différente et c’est dur d’homogénéiser tout cela. Je ne me fais guère d’illusion. Après, concernant notre championnat, je pense qu’il est urgent d’attendre, de ne pas céder à la panique. On a encore du temps, les JO sont reportés, il n’y a pas de compétition en juillet. Il est urgent d’attendre."
Julien Marchand (entraîneur du CSL Dijon, Nationale 2 féminine)
"J’ai toujours dit qu’on ferait une saison blanche, depuis le début. On n’a pas tous partagé cet avis-là mais plus le temps avançait, plus on se dirigeait vers cette solution qui fait des mécontents c’est sûr, parce que des équipes qui pouvaient monter ne le feront pas. Les plus contents de l’histoire ce sont ceux qui ne devaient pas se maintenir. Pour nous, la saison blanche ne change pas grand-chose parce qu’on n’était pas ni en mesure d’accéder aux playoffs, ni très inquiété par le maintien. On ne s’accrochait pas à la décision avec trop d’impatience. Je pense que c’est bien qu’on ait une décision claire de la Fédération. Chaque club sait ce qu’il doit faire pour l’année prochaine, à quel niveau il doit être. Cela permet de préparer très vite l’avenir."
"Un côté individualiste qui me choque terriblement"
Marcel Tomaselli (manager du CSL Dijon)
"Ce qui je n’arrive toujours pas à comprendre, ce sont les comportements individuels des uns et des autres, dirigeants comme entraîneurs, concernant certains résultats qui sont éclatés par rapport au travail qui a été fait et aux récompenses qui ne sont pas au bout. Qu’on puisse pleurer sur un titre qu’on n’a pas ou sur une montée, alors que l’humanité est en train de lutter pour éviter un maximum de morts, je n’arrive vraiment pas à comprendre. Il y a un côté individualiste qui me choque terriblement. Depuis qu’on est rentré en quarantaine, il n’y a qu’une chose qui nous fait mal et qui nous obsède, c’est la souffrance et la disparation des gens. Depuis le début, je n’ai pas eu une minute de pensée en direction du basket. Maintenant que la Fédération a pris cette décision, je ne vais pas jouer le démago, on va retravailler pour le club. Mais on le fera simplement quand les gens auront retrouvé la santé physique, intellectuelle et morale. Chaque chose en son temps. La saison d’un club dure huit mois, qu’est-ce que c’est par rapport à la détresse actuelle des gens ? Jean-Pierre Siutat (président de la Fédération française) a fait un état des lieux des pensées de chacun en sondant plusieurs clubs. Cela ne s’est pas fait entre quelques personnes, il a pris son temps et a bien fait de le faire. C’est une décision qui touche à l’humain et qui est sage."
Benoît Claude (entraîneur de l'AL Nuits-Saint-Georges, Nationale 3 masculine)
"C’était le mieux à faire pour moi. De toute façon, il y aura toujours des mécontents quoiqu’il arrive. Après chacun est libre de dire « sportivement je n’ai été bon cette année et je devais descendre donc je donne ma place à une équipe qui devait monter ». Ce n’est pas interdit il me semble. C’était la solution la plus adéquate à prendre. C’est une déception assez grande pour nous parce que, pour moi, il n’y a que la vérité du terrain qui fait les choses. On est tous compétiteurs, on n’aime pas être maintenu, monter ou descendre sans être sur le terrain. Mathématiquement, on n’était pas encore sûr de se maintenir cette saison, même si on était bien bien embarqué. Il nous manquait une à deux victoires. Maintenant, cela m’attriste pour les équipes en-dessous qui étaient premières, voire invaincues, et qui devaient monter. Pour les clubs qui ont fait les efforts nécessaires pour que leur équipe grimpe d’un échelon. La vérité d’une saison n’est pas forcément celle de l’année d’après."